• MOTION - PRISE DE POSITION DE L'UMR PACTE (Unité mixte de recherche 5194 CNRS - IEP de
    Grenoble - UPMF - UJF)

    Les membres de l’UMR PACTE, chercheurs, doctorants, enseignants-chercheurs, ingénieurs et
    personnels administratifs réunis en Assemblée générale le 23 février 2009 :
    - constatent l'aggravation et l'accélération du processus de destruction du système de
    recherche et d'enseignement supérieur public par le gouvernement actuel (découpage du
    CNRS en agences de répartition de financements, pilotage bureaucratique et politique de
    la recherche via l'ANR et l'AERES, ‘masterisation' des formations, modification du statut
    des enseignants-chercheurs dépréciant l'enseignement et accroissant leur charge de cours,
    mise en place du contrat doctoral accroissant la précarisation des doctorants, etc.),
    - expriment leur indignation face à l'agressivité et le mépris affichés vis-à-vis de la
    communauté scientifique par le Président de la République dans son discours diffamatoire
    du 22 janvier fondé sur de
    multiples contre-vérités.

    En conséquence, ils déclarent l’UMR PACTE « laboratoire en lutte » pour la recherche et
    l'enseignement supérieur.

    Les membres de l’UMR PACTE refusent désormais, chacun à la mesure de ses moyens et de ses
    responsabilités, de contribuer à la destruction de l'actuel système de recherche et
    d'enseignement de notre pays. Les personnels concernés s'engagent en particulier à un
    moratoire des expertises à l'ANR et à l'AERES conformément aux recommandations du C3N.

    Les membres de l’UMR PACTE soutiennent activement le mouvement de lutte de l'ensemble des
    personnels des universités de Grenoble et se joignent à la motion des personnels de l’IEP
    de Grenoble en demandant solidairement :
    - la reconnaissance du rôle central du CNRS en tant qu'opérateur de recherche dans
    l'ensemble des champs disciplinaires
    - la relance de l'emploi scientifique sous forme de postes permanents pour toutes les
    catégories de personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche
    - le retrait du projet de ‘mastérisation' des concours de recrutement du secondaire
    - le retrait du projet de décret sur le statut des universitaires- la prédominance du
    modèle de l'évaluation scientifique par des pairs
    élus, sur le double principe intangible de l'indépendance académique et de la compétence
    scientifique.
    - le retrait du projet de contrat doctoral
    - la mise en place des conditions d’une réflexion concertée sur le devenir de
    l’enseignement supérieur et de la recherche rejoignant les revendications exprimées par
    les motions de la Coordination nationale des universités le 11 février et par le C3N le 9
    février.

    Votants : 76. Pour : 71. Contre : 2. Abstentions : 3

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  • Nous, membres du Groupe de Sociologie Politique Européenne (GSPE), enseignants chercheurs, chercheurs, doctorants, personnels administratifs et précaires, réunis en assemblée générale extraordinaire le 23 février 2009,

     

    Constatons l’aggravation et l’accélération du processus de destruction du système de recherche et d’enseignement supérieur publics par le gouvernement actuel (découpage du CNRS en agences de répartition de financements, pilotage bureaucratique du fait d’une politique de la recherche via l’ANR et l’AERES, « mastérisation » des formations à l’enseignement secondaire, modification du statut des enseignants chercheurs dépréciant l’enseignement et accroissant les charges de cours, faible taux d’encadrement des étudiants dans les universités françaises, mise en place du contrat doctoral accroissant la précarisation des doctorants, etc.) ;

     

    Constatons que l’« autonomie » des universités, telle qu’elle est conçue par la LRU, conduit en réalité au contraire de l’autonomie dans les activités de recherche et d’enseignement ;

     

    Tenons à réaffirmer notre attachement

    -          au principe d’un service public de l’enseignement et de la recherche

    -          à l’indépendance académique et, plus généralement, à celle des métiers du savoir

    -          au modèle de l’évaluation scientifique qualitative par les pairs

    -          à la solidarité de la communauté universitaire (EC, chercheurs, BIATOSS, ITA, personnels précaires, étudiants).

     

    En tant que membres d’une UMR (UMR CNRS 7012), nous dénonçons

     

    - la précarisation de la recherche, de l’enseignement et de l’administration qui accompagne la baisse du nombre d’emplois permanents ;

    - les évaluations « alibi » qui masquent une politique systématique de baisse des crédits pour la recherche et notamment la baisse des crédits du CNRS ;

    - la remise en cause de la formation à la recherche en sciences sociales ;

    - la mise en place d’une politique de management par projet qui, sous couvert d’efficacité, conduit à une bureaucratisation de la recherche ;

    - le mépris diffusés par et au sein des plus hautes institutions de l’Etat du savoir et ceux qui le produisent.

     

    Par conséquent, nous exigeons

     

    - L’abrogation de la LRU et du pacte pour la Recherche ainsi que l’arrêt de leur mise en œuvre. Loin d’être hostiles à toute réforme, nous demandons l’adoption d’une nouvelle loi, instituant un véritable équilibre des pouvoirs au sein de l’université et de la recherche, dans le respect du Statut général de la Fonction publique. Cette nouvelle loi devra être élaborée après concertation et négociations avec les universitaires, les chercheurs, les BIATOSS, les ITA et les étudiants.

     

    - Le retrait du décret sur le statut des enseignants chercheurs, sachant qu’un service public de l’enseignement et de la recherche de qualité est incompatible avec une modulation des services qui ne vise qu’à augmenter les charges d’enseignement dans un contexte d’emploi plafonné et de réduction des postes.

     

    - Un CNRS intégralement rétabli dans ses fonctions d’opérateur national de recherche à caractère pluridisciplinaire, ainsi que la restitution et le maintien de l’intégralité des prérogatives du Comité national de la Recherche scientifique.

     

    - Le rétablissement de tous les postes supprimés à l’Université et au CNRS sachant qu’au regard du sous-encadrement actuel, un service public de qualité exigerait un accroissement de ces postes.

     

    - Le rétablissement des budgets de recherche du CNRS permettant le fonctionnement des équipes comme l’accomplissement d’objectifs qui ne peuvent être couverts par la seule contractualisation, comme l’internationalisation de la recherche.

     

    - Le rétablissement du nombre des allocations de recherches

     

     

    En conséquence de quoi nous déclarons :

     

    -          La proclamation du GSPE «  Labo en lutte »

    -          Le boycott des expertises de l’ANR et de l’AERES

    -          Le refus de présider les jurys de baccalauréat

    -          La démission de nos fonctions administratives non électives si nous n’étions pas entendus.

     

    -          La participation à toutes les manifestations nationales et locales comme l’organisation de séminaires de recherche (GSPE, doctorants, etc.) hors les murs ont été actés. Les membres de l’équipe ont par ailleurs décidé l’organisation d’un grand bal alternatif pour soutenir la recherche et l’enseignement en danger à la MISHA durant la deuxième semaine de mars

     

     

    Motion votée à l’unanimité par les membres présents à l’AG du 23 février 2009

     


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  •  

    -Le Flashmob de mercredi dernier (18 février) place Saint Michel :

    http://www.paperblog.fr/1610299/flashmob-performance-collective-litteraire-place-st-michel-paris/

    Quelques images des mobilisations HORS LES MURS

     

     Le prochain à lieu mardi 24 mars place Saint Sulpice mais attention, organisé par l’INALCO, letton et araméen fluent sont de rigueur, avis aux amateurs :

    http://universitesenlutte.wordpress.com/2009/02/19/actus-inalco-flashmob-le-24-fevrier/

     

    - La Princesse de Clèves redevient un best-seller :

    http://www.liberation.fr/societe/0601662-un-marathon-lecture-de-la-princesse-de-cleves-pour-sarkozy

     

    -Le freezing de Sauvons la recherche et Sauvons l’université en juin 2008 lors du salon européen de la Recherche et de l’innovation entre le stand du CNRS et celui du Ministère de la recherche :

    http://www.dailymotion.com/search/avenir%252Bcnrs/video/x5p5hs_lavenir-de-la-recherche-et-du-cnrs_news

     

    -Et puis pour finir, à Lille, on vend de l’enseignant-chercheur frais ou à emporter :

    http://www.libelille.fr/saberan/2009/02/sont-beaux-sont.html



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  • Simple avis d’une directrice de l’ UFR de Droit et Science Politique de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense

    A

    Mme Le Ministre chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

    Mme Valérie Pécresse

     

     

     

    Depuis trois ans, j’assume la direction de l’UFR de droit et de science politique de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense, institution qui assure la formation de plus de 8400 étudiants.

     

    Madame le Ministre, je vous livre quelques réflexions qui ne constituent que le bilan d’une expérience. Avant de procéder à une interprétation un peu plus fine, je crois important de présenter une impression générale. Cette UFR répond aux exigences de sa mission de service public, et cela dans des conditions tellement périlleuses que, depuis 2007, les résultats obtenus ne sont dus qu’à l’investissement remarquable de l’ensemble de la communauté universitaire et administrative.  Sur la base d’une logique purement quantitative, il n’aurait pas été possible de réaliser les projets de formation et de recherche correspondant à notre mission. Aussi je vous propose les quelques éléments d’analyse suivants :

     

    Avant de procéder à l’évaluation des enseignants chercheurs, il serait au moins nécessaire de se poser certaines questions préalables :

     

    -         Pourquoi l’évaluation ? Au regard de quels objectifs ? L’application de la LOLF, sans réserve, est-elle vraiment efficace ?

    -         Quelles sont les activités à évaluer ? La seule référence à l’enseignement et à la recherche et la césure entre les deux activités sont-elles pertinentes ? Pourquoi une telle ignorance de l’activité des enseignants dans les responsabilités pédagogiques et institutionnelles ? La recherche ne doit-elle que répondre aux intérêts économiques ?

    -         Comment évaluer ? Reproduire la logique du management de l’entreprise a-t-il une signification dans le service public de l’enseignement ? N’existe-t-il pas également des critères qualitatifs à retenir ?

    -         Qui est légitime pour évaluer ? Une bureaucratie soucieuse de la redistribution des moyens et des postes, au nom de la réduction des financements ? Faut-il soumettre les enseignants à un contrôle de l’administration universitaire ? Quelles sont les conditions du respect de l’indépendance des enseignants, ainsi que de l’équité de l’évaluation ?

     

    Le simplisme d’une baguette décrétale, qui se limiterait à dissocier enseignement et recherche, à faire de l’enseignement une sanction d’un « mauvais chercheur », ne peut que révéler la méconnaissance totale des conditions de fonctionnement des universités. Il faut être méfiant de toute implantation d’un modèle, soit-il idéal, à toute réalité différente.

     

    Avant d’engager un processus d’évaluation, il aurait été plus juste et équitable, de faire un bilan des charges qui pèsent aujourd’hui sur l’ensemble des enseignants chercheurs : ATERS/moniteurs, Maitres de conférences et Professeurs. Puisque le décret et la réforme de l’université se situent dans une logique quantitativiste, alors que les responsables du gouvernement établissent enfin des ratios fiables relatifs au sous encadrement pédagogique et administratif de l’enseignement universitaire. Que l’Université ne soit pas mise devant une obligation infondée de réussite à tout prix. Le critère de financement fondé sur la réussite et la présence aux examens, comme vous le savez, ne saurait tenir ! On ne peut pas exiger l’accueil de l’ensemble des bacheliers et une réussite à tout prix, sans encadrement digne de ce nom. L’université doit rester un lieu de non sélection à l’entrée. Le principe même d’un taux de réussite défini arbitrairement n’a aucun sens.

     

    Avant d’évaluer, il serait si essentiel de procéder à une politique de réévaluation des carrières des enseignants, de s’interroger sur le niveau de traitement des enseignants chercheurs, sur les perspectives de promotion et sur les conditions de travail au regard des exigences scientifiques. Il faudrait d’urgence s’interroger sur le recrutement des jeunes enseignants chercheurs auquel la solution du « contrat doctoral » ne saurait être une réponse adaptée. La politique des primes ne saurait remplacer la respectabilité de ceux qui assurent le service public de l’enseignement.

     

    Avant d’évaluer, il serait plus intéressant de s’interroger sur le rôle de l’Université à la fois dans sa dimension d’intégration sociale des étudiants et dans sa dimension scientifique. Et si les résultats étaient largement performants au regard des moyens accordés. Vous qui êtes si sensible à la réussite sociale ou encore à « l’ascenseur social », pourquoi toujours mettre en avant le fait que la réussite sociale n’aurait de valeur que par la réussite au sein des grandes écoles. Cette approche a une conséquence très grave : la dévalorisation de l’enseignement universitaire, comme une hypothèse jamais vérifiée, alors qu’il faudrait au contraire reconnaître le rôle de l’université dans la promotion des étudiants. Dire, comme un a priori, que ceux qui s’inscrivent à l’université le font « par défaut », constitue une erreur coûteuse pour la société et totalement infructueuse en termes d’efficacité. Le nouveau mode d’inscription des lycéens dans le cadre de l’admission « post bac » ou APB est à cet égard tout à fait révélateur de l’humiliation et du mépris à l’égard des formations universitaires, puisque le seul salut pour les étudiants reste l’admission dans les grandes écoles.

     

    Avant d’évaluer, il serait intéressant de vous poser la question des conditions dans lesquelles l’ensemble de la communauté universitaire et l’ensemble du personnel administratif assurent, grâce à leur sens de l’intérêt général, leurs missions. L’enseignement et la recherche ne peuvent être réduit à une simple marchandise, et cela en dépit des positions de l’OCDE et autres instances nationales ou internationales bien intentionnées. Rétablir le service public de l’enseignement doit être une priorité qui ne saurait relever de la seule logique marchande. Une université, digne de ce nom, ne doit, ni être commandée par la pure logique libérale, ni par une simple logique quantitativiste, et encore moins par la loi du mépris d’une forme de scolarisation proche de l’abêtissement.

     

    Et si, au nom de la respectabilité de l’ensemble de la communauté universitaire,  les responsables politiques et les media modifiaient en profondeur le regard porté sur l’université ! Si pour réfléchir sur l’évolution des universités, vous demandiez l’avis des universitaires !

     

    Jacqueline Domenach

    Directrice de l’UFR de Droit et Science Politique de l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense

    4 commentaires
  • Nous, enseignants-chercheurs, chercheurs et personnels de l’IEP de Grenoble,


    Affirmons notre engagement dans le mouvement de protestation nationale contre les réformes en cours de l’Université;
     
    Pleinement conscients que les enjeux majeurs auxquels fait face l'Université aujourd'hui appellent une réforme concertée de son mode de fonctionnement;
     
    Convaincus que les réformes nécessaires de l’Université ne sauraient aboutir sans un engagement financier fort et continu de l’Etat qui pour l’heure fait gravement défaut (moyens de fonctionnement et personnels statutaires);
     
    Attachés à une évaluation par les pairs des activités des universitaires, à la collégialité des décisions et à l’indépendance des travaux de recherche comme des enseignements;
     
    Estimant que concevoir l’enseignement comme une punition pour de « médiocres » chercheurs témoigne d’un mépris à l’égard de la communauté universitaire, comme à l’égard des étudiants, et aussi d’une méconnaissance du métier d’enseignant chercheur qui exige justement de pouvoir mener les deux activités de front;
     
    Profondément consternés par le discours présidentiel du 22janvier;
     
    Demandons solennellement le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs, ainsi que l’ouverture d’une concertation nationale sur l’ensemble des sujets touchant à la réforme de l’Université : création de postes, contrat doctoral, formation des enseignants du second degré, financement de l’enseignement et de la recherche, statut des personnels administratifs, etc.
     

    Premiers signataires :

    Stéphanie Abrial
    Alice Avella
    Jacques Barou
    Gilles Bastin
    Philippe Bauza
    Céline Belot
    Guy Bensimon
    Françoise Berger
    Marie-Julie Bernard
    Michaela Bohn-Berthaud 
    Christophe Bouillaud
    Thibault Bossi
    Pierre Bréchon
    Jean-Paul Burdy
    Benoît Demongeot
    Emmanuelle Deschamps
    Mathilde Dubesset
    Séverine Galbrun
    Patricia Gandon
    Claude Gilbert
    Rémy Gonzalves
    Florent Gougou
    Guillaume Gourgues
    Jean Guibal
    Nicolas Kada
    Martine Kaluszynski
    Laurent Labro
    Irène Laurent
    Sébastien Lotz
    Séverine Louvel
    Dominique Mansanti
    Marie-Françoise Moguet
    Julie Pollard
    Laurent Rivet
    Guillaume Roux
    Emmanuel Taïeb
    Philippe Teillet
    Romain Tinière
    Hédi Zammouri


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