• Lors de sa réunion du 17 février 2009, le conseil de laboratoire du Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (CLERSÉ, UMR 8019) s'est déclaré "laboratoire en lutte". Attaché à un enseignement supérieur et une recherche de qualité, il partage les préoccupations et s'associe aux revendications principales de la motion adoptée lors de l'AG des personnels des organismes de recherche qui s'est tenue le jeudi 12 février au siège du CNRS.
    (Le site de SLR dresse ici la liste des labos en lutte et le cas échéant de leurs motions spécifiques ; il semble important de transmettre l'information pour que cette liste puisse être actualisée).
    Pour ce qui concerne l'université Lille 1, de nombreuses informations sont disponibles sur le site http://greve.univ-lille1.fr - où l'on trouve également une jolie galerie de coeurs en vue de la manifestation "Preuves d'amour" de demain...

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  • Nous, membres de l’Institut des Sciences sociales du Politique (ISP, UMR 7220 du CNRS) de statuts différents,  nous sommes assemblés en réunion extraordinaire le 16 février 2009. Depuis la Loi de programmation pour la Recherche de 2006  et la loi LRU de 2007 (conséquences de la LOLF), nous constatons l’aggravation du processus de destruction du système de recherche et d’enseignement supérieur public, accéléré par le gouvernement actuel. Nous déplorons, en particulier, la transformation du CNRS en agence de moyens, déjà mise en œuvre avec la complicité active de la direction de l’organisme. Nous exprimons notre indignation face à l’agressivité et au mépris affichés vis-à-vis de la communauté scientifique par le président de la République dans son discours du 22 janvier 2009 fondé sur de multiples appréciations erronées.

    Nous tenons à affirmer notre attachement :
    -    au principe d’un service public de l’enseignement et de la recherche
    -    à l’indépendance académique et, plus généralement, à celle des métiers du savoir
    -    au modèle de l’évaluation scientifique qualitative par des pairs.
    Nous tenons à nous déclarer partie prenante du mouvement actuel pour la défense du service public d’enseignement supérieur et de recherche.  Nous soutenons activement le mouvement de lutte des personnels de l’Université et, plus particulièrement, de l’Université Paris Ouest-Nanterre la Défense et de l’Ecole Normale Supérieure  de Cachan.

    Nous exigeons :
    - Un CNRS intégralement rétabli dans ses fonctions d’opérateur national de recherche à caractère pluridisciplinaire
    - La restitution et le maintien de l'intégralité des prérogatives du CoNRS (Comité National de la Recherche Scientifique).
    - Le retrait immédiat et sans conditions du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs et de la LRU
    - Le retrait du projet sur la « mastérisation » des concours de recrutement
    -  Le retrait du projet de « contrat doctoral unique » et la reconnaissance véritable du travail de recherche et d'enseignement des doctorants.
    - Le rétablissement de TOUS les postes supprimés et l'annonce d'un plan pluriannuel pour l'emploi (c’est-à-dire la création de nouveaux postes).
    - L’arrêt de la politique de précarisation. Nous attirons l’attention sur la situation des jeunes doctorants, chercheurs et personnels précaires. Ils sont des membres actifs des laboratoires et impliqués dans des activités d’enseignement et de recherche et constituent, à ce titre et malgré leur précarité, l’avenir des universités et des laboratoires.
    - La mise en place d'un véritable processus collectif de réflexion et d'élaboration sur l'avenir des études doctorales en France avec TOUS les acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche concernés.
    - La mise en place d’un débat et d’une négociation sur la base des propositions de réforme déjà formulées, notamment par les Etats généraux de la recherche (novembre 2004) et par les instances existantes (comité national, CNU, conseils universitaires et conseils d’organismes, syndicats, associations et coordinations nationales) avec un calendrier suffisant pour permettre une véritable réforme.

    Par conséquent :
    -    Les membres de l’Institut des Sciences sociales du Politique refusent désormais, chacun à la mesure de ses moyens et de ses responsabilités, de contribuer à la destruction de l'actuel système de recherche et d’enseignement de notre pays. Nous soutenons le  boycott de l'AERES, de l’évaluation des projets ANR et des jurys de chaires mixtes universités/organismes (anciennement dites d’excellence).
    -    Entre autres modalités d'action contre les « réformes » en cours, nous décidons d'ajourner les séminaires prévus les jours de mobilisation.
    -    L’ISP se déclare « Laboratoire en lutte ».

    Motion votée à l’unanimité des présents le 16 février 2009

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  • Compte-rendu de la réunion du 11 févr. 09 des présidents de six sociétés savantes en langues, littératures et civilisations étrangères au cabinet de Mme Valérie Pécresse, Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.

    Présents :
    M. Thierry Coulhon, Conseiller spécial auprès de la ministre
    Mme Bénédicte Durand, Conseiller technique sciences humaines

    Mme Geneviève Champeau, présidente de la Société des Hispanistes Français
    Mme Armelle Groppo (Vice-présidente enseignement supérieur, représentant M. Philippe Comte, président de l'Association Française des Russisants)
    Mme Françoise Lartillot, présidente de l'Association des Germanistes de l'Enseignement Supérieur
    M. Christophe Mileschi, président de la Société des Italianistes de l'Enseignement Supérieur
    M. Jacques Pothier, président de l'Association Française d'Etudes Américaines
    M. Jean Viviès, président de la Société des Anglicistes de l'Enseignement Supérieur


    La réunion faisait suite à la lettre adressée le 30 octobre 2008 à Mme Pécresse, co-signée par les sociétés savantes ci-dessus, auxquelles s'étaient jointes Sylvestre Vanuxam (APLV), Benoît Deslandes (Association des Arabisants) et Shao Baoqin (Association des Professeurs de Chinois), sur la question de la masterisation de la formation professionnelle des enseignants. Soulignant un certain nombre de préoccupations, cette lettre demandait un moratoire d'un an à la mise en place de cette réforme et sollicitait l'ouverture de consultations.

    M. Coulhon engage le débat en distinguant ce qui constitue pour le MESR les aspects essentiels de la question pouvant poser problème, et en affirmant la volonté du ministère de chercher des voies de passage :
    - la mastérisation des concours, qui constitue une opportunité à saisir de revalorisation de la carrière des enseignants : désormais tous recrutés avec une qualification de master, ils bénéficieront des retombées indiciaires qui en découlent.
    - L'articulation master recherche / préparation au CAPES
    - La question du calendrier (mise en ¦uvre de la réforme en 2009 / demande de moratoire d'un an)

    Les associations ne refusent pas d'envisager la masterisation de la formation des enseignants, mais soulignent les difficultés inutiles que présente une mise en place trop précipitée. Il n'est pas normal que les établissements soient amenés dès le 15 février à soumettre des maquettes comportant des propositions de contenu de formation alors que le détail des épreuves n'est pas fixé. M. Coulhon minore le problème en soulignant que la logique du concours de recrutement distingue à présent nettement la logique de qualification-avec élévation du niveau de formation (le master) et les exigences du recruteur/employeur (le ministère de l'éducation nationale). Les épreuves du CAPES ne reposant que sur un programme très généraliste ne devraient en soi pas faire l'objet d'une préparation spécifique.

    Sur la question des programmes, nous soulignons que, contrairement à ce qui peut se passer dans d'autres matières, les contenus culturels ne commencent à être souvent abordés de manière approfondie en LLCE qu'au niveau de la licence : un approfondissement disciplinaire est donc encore nécessaire au niveau du master. D'où les mérites de programmes sur des questions de littérature ou civilisation tels qu'ils existent : sans exclure une évaluation de la culture générale disciplinaire des candidats (appréciable dans l'épreuve hors-programme de l'oral), ils permettent de juger, dans des conditions qui assurent l'égalité  de tous les candidats du territoire national, de leurs capacités d'analyse ou de synthèse sur des questions représentatives de l'histoire littéraire ou de la civilisation des aires géographiques concernées. Du point de vue du ministère, la partie recherche du master est précisément l'occasion pour chaque établissement, chaque équipe de recherche, de parfaire la formation disciplinaire par un travail approfondi, mais en toute autonomie, sur les questions de recherche au c¦ur de son expertise. Le ministère se dit ouvert aux idées innovantes qui pourraient se dégager des maquettes qui remontent, afin d'encourager et de généraliser les bonnes pratiques. Nous soulignons la divergence, de notre point de vue, entre la formation pluridisciplinaire de haut niveau requise pour la préparation aux concours et la focalisation nécessairement  induite par la recherche.

    Nous soulignons qu'il est paradoxal en matière de formation des enseignants, de s'éloigner du modèle de la formation en alternance dont les mérites sont reconnus dans tous les secteurs : quels que soient ses défauts, l'année de stage après le CAPES permettait une poursuite de la formation dans un schéma d'alternance. M. Coulhon estime que la question des conditions d'exercice de l'année de stage reste ouverte, qu'elle relève du MEN, mais, contrairement aux associations, qu'il n'est pas nécessaire d'aborder cette question ou plus généralement la question de la formation continue des enseignants pour traiter de la masterisation.

    Les associations soulignent la difficulté de concilier les contraintes multiples des nouveaux masters qui conduisent à des incompatibilités de fait: préparer aux épreuves nouvelles du CAPES, pour d'autres étudiants préparer au concours de l'agrégation, qui conserve des programmes, maintenir des séminaires de recherche tout en développant les partenariats internationaux justifiés et indispensables pour une évaluation favorable par l'AERES, et assurer simultanément la formation pédagogique des futurs professeurs. A ce sujet, M. Coulhon assure que le financement des stages en responsabilité, d'une durée maximale de 108 heures, indiqué par le communiqué du 15 janvier, sera pris en charge par le MEN. On observe que le nombre de stagiaires prévu par ce dispositif ne couvre cependant qu'une partie des candidats aux concours.

    Face à la question du calendrier, M. Coulhon souligne que le ministère a pris en compte le problème de la transition entre les deux systèmes par des mesures adaptées (communiqué du 15 janvier). Les associations font remarquer que très peu d'universités feront remonter les maquettes d'ici le 15 février : la mise en place de la réforme s'en trouvera donc fatalement retardée, et elles se demandent donc comment envisager de mettre en place une formation sérieuse dès la rentrée 2009. Il ne leur paraît pas raisonnable d'affiner et de mettre en place des formations de qualité sans se donner le temps de les examiner sérieusement-à titre de comparaison, les dossiers d'habilitation des contrats quadriennaux sont soumis à l'AERES presque deux ans avant leur mise en ¦uvre. M. Coulhon demande alors comment pourrait s'organiser la transition en cas de maintien du concours sous la forme actuelle en 2010,  si le nouveau concours était reporté à 2011. Le ministère considère qu'il n'est pas possible d'imaginer que l'an prochain, certains étudiants passent un CAPES ancienne formule sans avoir le M1, alors que d'autres s'engageraient simultanément dans un M1 pour passer au cours du M2 le CAPES nouvelle formule.

    Sans minimiser les problèmes posés par les questions de transition, les associations réaffirment qu'un moratoire d'un an à la mise en place des nouveaux concours permettrait une meilleure mise en synergie des acteurs, une entrée cohorte par cohorte dans la réforme, comme cela avait pu se produire au moment du passage au LMD. Il est possible d'imaginer une transition passant par un moratoire, pour lesquelles elles peuvent élaborer des propositions concrètes ; dans ce scénario, on pourrait par exemple proposer de reconduire pour 2010 les programmes de CAPES de 2009.

    Les associations ont souligné l'importance nationale qu'avait pour notre pays une formation en langues, littératures et civilisations des pays étrangers qui prenne en compte d'autres langues que l'anglais, et qui considèrent ces disciplines non seulement comme des outils de communication mais comme occasion de découvrir l'autre dans l'épaisseur de son histoire,  de sa culture, de ses représentations.

    En complément de l'ordre du jour de la réunion, il a été fait allusion à plusieurs reprises au contexte global dans lequel s'inscrit maintenant la demande concernant la masterisation et le concours (décret concernant le projet de statut notamment). Il a été rappelé l'existence d'un mouvement de revendication et aussi d'une Coordination Nationale des universités et souligné qu'aux yeux d'un grand nombre de nos collègues, les différentes réformes en cours s'inscrivent dans un schéma d'ensemble, qu'ils rejettent.

    Cette réunion a duré une heure et demie et s'est déroulée dans une atmosphère de dialogue, franc et approfondi.


    Ce compte-rendu, rédigé en commun par les représentants des six associations, a été relu par M. Coulhon et Mme Durand.

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  • Communiqué du 17/02/09:
    Réuni en formation restreinte, le CA de l'Université Paris-Dauphine a adopté hier une
    motion demandant le retrait du décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs.

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  • COMMUNIQUE DU PERSONNEL DU CEVIPOF (UMR 7048 du CNRS)

      ASSEMBLEE GENERALE DU 12 FEVRIER 2009





      A la suite de l’assemblée générale des chercheurs réunie le 12 février 2009, le
    personnel du CEVIPOF affirme sa participation au mouvement de protestation nationale
    contre les réformes déjà mises en œuvre ou envisagées par le gouvernement dans
    l’enseignement et la recherche. Loin de les favoriser, ces reformes sans concertation
    préalable bloquent en fait les évolutions nécessaires.



      Nous partageons pleinement l’émotion ressentie par l’ensemble de la communauté
    scientifique face au discours du Président de la République du 22 janvier et au mépris
    dont il a témoigné, qui se traduit actuellement par plusieurs réformes inacceptables.



      Nous voulons :

      -          Le retrait de la réforme du statut d’enseignant-chercheur : l’évaluation
    nécessaire doit passer par le CNU et non par les présidents d’université, ce qui
    développerait les risques d’arbitraire.  .
      -          L’arrêt du démantèlement des organismes de recherche publique (CNRS, INSERM,
    INRA…), le rétablissement de l’ensemble de leurs missions (opérateur de recherche,
    labellisation des revues…) ainsi que l’abandon de la transformation du CNRS en instituts
    devenant agences de moyens

      -          L’abandon de toute politique de désassociation et donc le maintien des UMR
    permettant une coopération fructueuse entre universités et organismes.

      -          L’arrêt de la politique de mutualisation et de fusion forcée des unités.

      -          La fin de la politique de précarisation  des emplois scientifiques et le
    rétablissement de TOUS les postes supprimés dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche
    ; la conversion des "post-doc CNRS" récemment supprimés en postes statutaires ;

      -          Un plan pluriannuel de recrutement de chercheurs et d’enseignants-chercheurs
    conforme à la priorité affichée par le gouvernement  pour ce secteur essentiel de
    l’activité nationale



      Dans cette situation, il nous paraît indispensable de défendre en France comme à
    Sciences Po l’indépendance des métiers du savoir (chercheurs, enseignants-chercheurs,
    accompagnateurs de la recherche, doctorants, post-docs) et d’affirmer le laboratoire
    comme leur lieu naturel d’exercice.



      Les personnels du CEVIPOF appellent à une réflexion collective concernant l’exercice
    des métiers de la recherche et de l’enseignement supérieur, le recrutement, l’évaluation,
    la carrière, le statut des enseignants-chercheurs et des chercheurs, les possibilités
    offertes aux doctorants et aux postdocs  ainsi que la gouvernance au sein de
    l’établissement. Les personnels du CEVIPOF soulignent l’importance à ses yeux de la
    collégialité et de la pleine inscription de Sciences Po dans la communauté académique et
    dans le champ des sciences sociales.



      En conséquence :

      ·        Nous décidons un moratoire du laboratoire sur toutes les expertises de l’ANR
    et de l’AERES

      ·        Nous appelons à rejoindre les mobilisations à venir pour obtenir le retrait de
    ces réformes nuisibles.



      Premiers signataires :



      Martine Barthélémy, Daniel Boy, Jacques Capdevielle, Bruno Cautrès, Flora Chanvril,
    Jean Chiche, Claude Dargent, Nadia Dehan, Jean-Pierre Didelin, Jean-Marie Donegani,
    Elisabeth Dupoirier, Alexandre Escudier, Eric Landowski, Viviane le Hay, Guy Michelat,
    Janine Mossuz-Lavau, Henri Rey, Mariette Sineau, Thierry Vedel, Jean Viard

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